Un air de méditerranée

Un air de méditerranée
22 h 36 min , 18 mars 2017 0

L’extrême sud de la Bourgogne abrite une espèce de fauvette typiquement méditerranéenne : la Fauvette mélanocéphale.  Sédentaire, ce petit passereau est donc présent toute l’année, malgré les rigueurs hivernales. C’est à partir de début mars qu’elle sort de sa discrétion. Voici un extrait des mes notes de terrain.

10 mars 2017.
Mont Pouilly. 12h30. Première visite de l’année sur le site. Au bout de 5 minutes, j’entends le cri caractéristique de la Fauvette mélanocéphale au bord du sentier.
12h55. Repasse depuis le sommet : à nouveau un mâle se manifeste, à découvert cette fois […]. Un régal de revoir l’iris et le cercle oculaire rouge de ce joli passereau aux jumelles…

11 mars 2017.
07h30. Au même endroit le lendemain matin, l’ambiance est bien calme. Il faut attendre que les rayons de soleil réchauffent l’atmosphère pour entendre les premiers cris de fauvette
10h00. Les chants s’intensifient, je comptabilise au moins deux mâles. Je tente quelques images au téléobjectifs. Un petit challenge car ils sont très remuant et se déplacent le plus souvent dans les fourrés. Au cours de la séance, apparition très furtive d’une femelle !

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15 mars 2017.
Roche de Solutré. 12h45. L’espèce est régulièrement signalée sur le « Grand Site ». Je me pose à mi-pente et tente une pâle imitation du cri de la fauvette. A ma grande surprise, un mâle surgit après quelques minutes, et se met à chanter.

17 mars 2017.
Mont Pouilly. 14h15. Un mâle arrive discrètement et se pose à proximité de l’arbuste le plus haut, et chante brièvement sa crécelle à découvert, puis émet quelques cris tret tret tret Il porte une petite plume blanche dans le bec.
14h45. Je suis assis contre un buisson et observe un mâle sautillant à travers les rameaux de buis, frappant la pointe de son bec sur les branches, s’ébouriffant les plumes. Dès que je passe un cri enregistré, il s’approche tout près de moi – sans doute à un mètre – invisible dans l’épaisse végétation, avec cette fois des cris accélérés émis en sourdine, sorte de trétrétrétrétrétré et évoquant le moteur d’un vieux tracteur au loin.

 

Roche de Solutré. 17h. Un oiseau approche en silence, à travers les buis, tout près, puis s’envole : c’est encore un mâle. Je commence à me familiariser avec sa façon de se déplacer dans les fourrés, le bruissement des ailes étant lui aussi assez caractéristique, audible et nerveux. Il me tourne autour au moment où je prends mes notes.

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17h20. Retour sur le chemin principal que je redescends. J’assiste à une scène assez surréaliste : en contrebas, pendant une trentaine de secondes, j’observe un mâle de Fauvette mélanocéphale qui chante en évidence au sommet d’un arbuste bordant le sentier : dans le champ des jumelles, on voit une petite foule de randonneurs passer à côté dans l’indifférence générale !

17h30. Je m’arrête au niveau du poste de chant, le mâle est caché dans une petite haie, bordée par un mur en pierre. A un moment, j’entends jusqu’à 3 cris tré tré tré simultanés. Pourtant, aucun oiseau n’est visible.

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