Les p’tits faucons d’Chalon

13 mai 2025, je découvre par hasard le cadavre d’un mâle Faucon crécerelle Falco tinnunculus au bord du Lac des Prés Saint-Jean à Chalon-sur-Saône : le pauvre rapace est pendu à un fil de pêche abandonné. Rapidement une interrogation me vient à l’esprit : et si ce mâle était « jeune papa » ? quel est l’avenir de la nichée dans ce cas là ?

J’ai donc mené ma petite enquête sur le bon déroulé de la nidification de l’espèce dans la ville.

8 juin 2025. Sachant qu’un couple de Faucon avait entamé une nidification à une centaine de mètres seulement de l’endroit où ce mâle a trouvé la mort, c’est évidemment vers cette nichée que j’ai commencé ma surveillance. Le nid est bien caché dans un résineux, quasiment au sommet, à peine visible depuis le sol. Ce sont les allées et venues des parents et surtout les cris répétés des jeunes qui trahissent la présence d’une reproduction en cours.

Ce matin, j’arrive à entrapercevoir au moins deux poussins, et les deux parents participent au nourrissage : me voilà déjà rassuré.

A environ 300 mètres de là, un nichoir à Faucon Pèlerin a été installé depuis plusieurs années au sommet des silos d’une coopérative agricole. Il est régulièrement occupé par les Faucons crécerelles. C’est encore le cas cette année puisque je note deux jeunes posés sur la plateforme. Plus âgés, ils sont bientôt prêts à décoller.

Sur l’île Saint-Laurent, un autre couple est fidèle à l’ancien hôpital. Ce matin du 8 juin, je distingue 4 têtes de poussins encore en duvet à travers une petite ouverture en forme d’alcôve. Là aussi, mâle et femelle se relaient pour le ravitaillement. Jusqu’ici, tout va bien.

18 juin, les poussins font leur premières sorties, vagabondant le long de la façade sur un étroit replat. A 7h, la femelle dépose un lézard des murailles.

24 juin, tous les jeunes sortent : ils ne sont pas 4 mais 5 !

25 juin, depuis ma terrasse, j’observe 4 jeunes crécerelles rassemblés au sommet d’un grand cèdre de l’autre côté de la rue, d’où ils sont ravitaillés. J’avais déjà assisté à cette scène la saison dernière : le couple niche quelque part en centre-ville.

27 juin, nous sommes en pleine canicule. Je me rend au bord du lac des Prés Saint-Jean de bon matin. Je découvre 4 jeunes crécerelles cantonnés à l’intérieur d’un petit parc animalier. Si c’est la nichée du résineux – ce qui est probable – alors ils sont plus nombreux que je ne le pensais…

Un enclos grillagé ne permet pas de les approcher de trop près. Peu farouches, sans doute un peu habitués au passage des curieux venus observer les animaux en famille, ils naviguent entre les perchoirs bas et arpentent la pelouse rase.

Je noterais d’autres couples « nicheurs probables » durant ce printemps 2025 dans la ville, sans jamais trouver une femelle occupée à élever seule des jeunes : je ne saurais donc jamais si le mâle décédé avait une nichée en cours…